EVS1.0

EcoVitiSol-1.0

La viticulture est un secteur d‘activité agricole stratégique pour la France car elle représente le 1er poste exportateur du secteur agroalimentaire pour seulement 3% de la SAU Française. Toutefois, elle est aussi une forte consommatrice de produits phytosanitaires avec 20% des pesticides utilisés en France à elle seule, couplé aussi a une forte mécanisation. Tout ceci entraîne une dégradation de la qualité des sols, qu’elle soit physique ou biologique. Face à ces constats, la viticulture biologique (AB), voire biodynamique (BD) se développent fortement avec un taux moyen de conversion de 1-2% par an. Toutefois, à ce jour nous manquons encore de connaissances sur les impacts de ces modes de production et sur les pratiques associées notamment sur la qualité des sols viticoles.

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© CYRIL.ZAPPELINI

Dans ce contexte, le projet EcoVitiSol est la première étude menée à grande échelle et en impliquant directement les viticulteurs pour évaluer la qualité physico-chimique et microbiologique des sols dans différents modes de production. L’originalité et priorité de ce projet est d’aborder cette problématique avec des approches participatives en impliquant directement 145 viticulteurs de Bourgogne et d’Alsace qui ont mis à disposition leur parcelle sur lesquelles les chercheurs sont venus échantillonner le sol. En parallèle ils ont décrit précisément les pratiques et participé au final à l’interprétation des résultats obtenus avec les chercheurs. Ce réseau de parcelles a été élaboré avec une répartition équilibrée entre conventionnel, AB, et BD au sein des deux territoires.

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© INRAE

Les outils modernes utilisés ont permis de caractériser l’abondance, la diversité et les interactions microbiennes par des approches moléculaires ainsi que la qualité de la matière organique des sols par la technique Rock-Eval® en plus des caractéristiques physico-chimiques classiques (pH, texture, C/N, teneur en Cu…). Tout cela a permis d’appliquer un diagnostic opérationnel et robuste grâce aux référentiels d’interprétation nationaux validés par la recherche scientifique.
Seulement 20% des parcelles viticoles analysées dans ce projet sont dans un mauvais état microbiologique. Il n’y a donc pas d’état d’urgence sur la qualité microbiologique des sols viticoles des territoires étudiés mais plutôt un état de surveillance. L’impact des pratiques viticoles montrent un effet négatif du travail du sol, sous toutes ses formes, sur la qualité microbiologique et sur la teneur en carbone actif et à l’inverse les pratiques d’enherbement et de restitution des sarments sont démontrées vertueuses. L’analyse des modes de production montre une amélioration significative de la qualité microbiologique en AB et BD, mais pas de la teneur en carbone actif. L’analyse des réseaux d’interactions microbiens montrent plus d’interactions et de complexité au sein des parcelles menées en BD en comparaison des sols en AB et en Conventionnel. Tout ceci confirme la meilleure qualité écologique des sols pour les modes de production en BD, tendance en accord avec les conclusions d’une méta analyse scientifique internationale portant sur l’impact des modes de production sur la qualité écologique des sols (Christel et al., 2021).

EcoVitiSol a permis de démontrer que les approches participatives associant les chercheurs et les viticulteurs stimule un échange de savoirs à même de répondre à des questions de recherche fondamentale mais aussi très finalisée. Il est prévu que ce projet continue sur les dix prochaines années en ciblant un nouveau territoire viticole de France chaque année afin de vérifier les tendances observées sur l’impact des pratiques viticoles et des modes de production sur la qualité écologique des sols.   

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Projet financé par :

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Partenaire

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Date de modification : 16 décembre 2022 | Date de création : 17 juin 2022 | Rédaction : LR; CZ